Vous savez de quoi je parle… ces petits mots qui viennent ponctuer toutes nos phrases. Les « genre », les «pas d’souci», les «on va dire»… Ce qu’ils sont agaçants chez les autres ! Ce qu’ils sont collants chez nous !

Les trois types de tics 

Les tics béquilles: « en fait », « donc », « euh », « voilà »… Ce sont les plus pénibles car ils ont tendance à être très présent et finissent par polluer le discours. Ils n’ont aucun sens, ils sont utilisés comme des pour éviter les silences, combler la peur du vide. En fait mieux vaut, et de loin, le silence que ces pollueurs de discours.

Les tics tendances: « pour faire court », « c’est clair »,  « en mode », « genre », « on va dire » ou, pour les plus jeunes  « stylé », « cool », « grave »… On les attrape par mimétisme, parce que tout le monde les dit. Ce sont les plus ennuyeux. Dans un premier temps, dans des milieux codés ils peuvent marquer notre appartenance mais en contrepartie ils tuent notre singularité, notre charisme propre et nous banalisent en s  interchangeables. Pas terrible  en entretien d’embauche… 

Les tics révélateurs : « un peu », « en fait », « je pense que », « je dirais que» « tu vois ce que je veux dire ? » « Tu comprends ? ». Ce sont les plus dangereux car ils s’expriment malgré nous et révèlent notre manque d’assurance, de confiance. Ils nous mettent  systématiquement à distance de nos propos et donne l’impression que nous n’assumons pas ou, pire, nous ne maîtrisons pas totalement  notre discours. A l’inverse, quand on démarre toute les phrases par « moi, je », il est possible qu’on nous classe « ego hypertrophié ».

Comment s’en défaire ?

D’abord il faut les identifier car ils sont si habiles qu’on ne fait pas forcément attention à leur présence. Une seule solution, demander la vérité à notre entourage. « Quoi ? Je dis toujours « pas d’souci » ?  Et si on n’a pas d’entourage sous la main, visionner une vidéo de soi. Prendre conscience c’est commencer à guérir.

Ensuite, il faut choisir ses combats. Ne pas s’en prendre à tous ses tics en même temps. Privilégier le plus fréquent ou le plus ennuyeux ou le plus dangereux.

Enfin, agir. Déconstruire l’automatisme. En le lançant un défi par jour : « Aujourd’hui, je m’efforce de répondre « oui » et pas « absolument ». Aujourd’hui, j’arrête de dire « tu vois » etc. Autre technique à pratiquer : répéter son entretien de recrutement (ou discours) devant un proche et lui demander de vous faire signe à chaque fois que le tic survient.

Si vous vivez l’instant présent et que vous faites l’effort d’élaborer votre pensée, les mots viendront plus facilement, vous prendrez confiance en vous et les automatismes s’estomperont d’eux-mêmes. Y compris les tics de langage sur lesquels vous n’avez pas travaillé.